L'oeuvre de Darwin comprend, outre ses travaux biologiques, trois ouvrages consacr s sp cialement la g ologie. Ils ont paru sous le titre g n ral de G ologie du Voyage du Beagle et forment comme une trilogie embrassant l' tude des constructions coralliennes, des les volcaniques et de la g ologie de l'Am rique m ridionale. De ces publications, la seule qui ait t traduite en fran ais est celle sur les les coralliennes, tude magistrale o se sont r v l es pour la premi re fois la grandeur de conception, la puissance et la p n tration de cet incomparable observateur.
Cette oeuvre r v latrice d voile la nature organique sous un jour o elle avait t peine entrevue; il en d coule des conclusions d'une si consid rable port e dans tous les ordres d'id es, elle branle si profond ment les pr jug s et l'erreur, elle projette de si vives clart s sur tant de probl mes rest s insolubles, que durant la derni re moiti du XIXe si cle aucune conception ne s'imposa davantage la pens e, n'y laissa une impression plus profonde et ne suscita des controverses plus passionn es. On comprend qu'au milieu du d cha nement d'injures et de sarcasmes qui accueillirent l'id e de l' volution telle que la formulait le Ma tre, dans l'ardeur de la courageuse d fense dont elle fut l'objet et dans le triomphe final de la th orie volutionniste, on perdit peut- tre trop de vue le r le pr pond rant que Darwin a jou comme l'un des fondateurs des sciences g ologiques. Les recherches du d but de sa carri re furent comme noy es dans la gloire de ses plus r centes d couvertes. Les recherches g ologiques de Darwin l'avaient admirablement pr par la conception de l'oeuvre capitale qu'il devait difier: de l'Origine des esp ces. Il est incontestable que c'est dans la connaissance du monde inorganique et de son d veloppement, dans l'observation imm diate des ph nom nes g ologiques qu'on peut voir, sinon le point de d part et l'orientation de ses th ories biologiques, du moins une des bases sur lesquelles il les tablit. Quelques corrections ont t apport es la pr sente dition.